L’imagination est parfois plus puissante que n’importe quelle image. Calls retrace plusieurs enregistrements sonores retrouvés après de tragiques événements, tous connectés d’une manière ou d’une autre à une Apocalypse imminente. De la boîte noire d’un avion aux cassettes d’un magnétophone, nous découvrons plusieurs histoires mélangeant l’étrange, l’angoisse, l’amour et parfois même l’inexplicable. Sans images, tout devient plus grand, tout devient personnel, tout s’inscrit dans votre esprit et votre créativité. Vous participez à l’histoire. Vous êtes le metteur en scène.
À partir du 22 Décembre 2017, deux épisodes tous les vendredis soir à 22h sur CANAL+ SÉRIES. Une série de 10 épisodes de 10 minutes
Interview du réalisateur, Timothée Hochet, 23 ans
Comment vous est venue cette idée de série sans images ?
J’ai toujours trouvé que la plupart des films nous en disait trop. Autant dans les images, que dans l’écriture. Dans le cinéma d’horreur, un genre que j’affectionne particulièrement, la déception arrive souvent au moment où l’on voit le « monstre ». Pour moi, les films qui en montrent le moins sont les plus efficaces. J’aime quand une oeuvre laisse une grande part à l’imagination, à l’interprétation. C’est dans cette optique que j’ai eu l’idée de faire un court métrage sans images, qui laisserait le spectateur faire sa propre mise en scène. Quelques années plus tard, je suis tombé sur un catalogue d’enregistrements audio réels d’appels au 911 aux USA. En écoutant ces appels dramatiques, j’ai ressenti des émotions qu’aucun film ne m’avait procuré. Une peur de l’inconnu, du silence, des respirations. Les appels étaient si intenses que j’ai tout de suite su qu’on pouvait raconter des histoires à travers des enregistrements sonores. C’est à ce moment là que j’ai commencé à écrire Calls.
Les épisodes de CALLS sont à la fois autonomes et reliés d’une façon ou d’une autre ?
Chaque épisode peut effectivement être écouté indépendamment, mais ils sont tous connectés, d’une manière ou d’une autre. Que ce soit à travers des personnages, des lieux ou une certaine temporalité, ils sont tous liés à cet Apocalypse introduite dans le premier épisode.
Pourquoi avoir choisi l’Apocalypse comme lien ?
L’Apocalypse est un thème qui me passionne depuis mon enfance. Ayant grandi dans une famille chrétienne protestante, j’ai été éduqué avec les histoires de la Bible et le chapitre de l’Apocalypse m’a toujours paru le plus fascinant et mystérieux. Il est cependant difficile de parler de la religion et de l’Apocalypse en images sans avoir un univers visuel spectaculaire. Calls était donc le concept idéal pour explorer cette idée de fin du monde. Cependant, tous les épisodes ne parlent pas de ça. Chaque épisode est unique, avec son histoire et sa sonorité. Je ne pense pas que la série se restreigne à un genre particulier. Certains épisodes sont horrifiques, d’autres sont des thrillers et d’autres encore relèvent de la science-fiction. L’idée était d’explorer le thème de la peur sous toutes ses formes. De la peur de l’inconnu à la peur de la mort.
Vous aviez fait une sorte d’épisode pilote que vous avez publié sur internet. Quelles réactions a-t-il suscité ?
Calls la série, est adaptée d’un court métrage que j’avais réalisé avec Norman Tonnelier, et publié sur Youtube il y a maintenant plus d’un an. On y retrouve l’idée de base et le thème de l’Apocalypse. J’ai été très surpris par l’accueil du public pour ce court métrage un peu étrange et atypique. Il a été vu plus de 480 000 fois, avec plus de 6 000 commentaires théorisant sur l’interprétation qu’il fallait faire du film.
Quelles difficultés cela pose de penser, d’écrire une série sans images ?
Ecrire une série sans images est un vrai défi. L’idée de Calls était de laisser part à l’imagination. Ne pas trop en dévoiler tout en donnant assez d’informations pour que chacun puisse se faire son idée. Il fallait donc constamment trouver un compromis entre le fait de devoir expliquer ce qu’il se passe avec les dialogues, et laisser assez de « non-dits » pour que l’expérience soit en accord avec ma vision artistique de la série. La contrainte est d’autant plus frustrante que Calls est une série imaginée à partir de found-footage. Tout ce que nous entendons est à travers un enregistrement sonore, il faut justifier le fait que nous entendons ce qu’il se passe. Qui enregistre ? Avec quel appareil ? Pourquoi ? Quand ? Où ? Toutes ces questions devaient avoir leurs réponses, sans que les dialogues ne paraissent irréalistes.
Quelles libertés cela donne-t-il a contrario ?
Toutes ces contraintes nous ont permis d’imaginer des scènes uniquement possibles à l’audio. Je ne voulais pas que la série soit comme un film sans images. Je voulais que le son joue un rôle important, notamment dans la narration. Il faut aussi reconnaître que le son nous permet d’élargir notre champ de possibilité : un épisode qui se passe dans l’espace ne coûtera pas plus cher qu’un épisode qui se passe dans une maison. C’est un des avantages. L’imagination était en liberté totale, sans avoir à se poser la fameuse question « a-t-on le budget pour réaliser cette scène ? ».
C’est très différent de regarder CALLS et de l’écouter seulement ?
Même si le concept fait penser à de la fiction audio de base, Calls ne fonctionnerait pas sans le visuel. L’interface créée par Olivier Degrave est primordiale pour la compréhension et l’immersion dans les épisodes. Les sous-titres permettent de bien comprendre les fichiers audios qui ont été parfois traités comme abîmés par le temps. Il est donc conseillé de regarder Calls dans les conditions idéales pour profiter pleinement de l’expérience.
Vous avez réuni sur cette idée forte un casting ambitieux, de Gaspard Ulliel à Marina Fois, en passant par Matthieu Kassovitz et Charlotte Le Bon pour ne citer qu’eux… comment vous avez travaillé avec vos acteurs ?
C’était une grande surprise de voir que l’idée de la série attirait autant de comédiens et comédiennes talentueux et talentueuses. C’était un immense plaisir et un honneur de travailler avec de si grands artistes. Chacun d’eux était unique et avait sa propre façon de travailler. Il y a eu beaucoup de discussions, de travail sur le texte, de réécriture pour rendre les épisodes meilleurs. Ils étaient tous très impliqués et ont contribué à rendre les épisodes plus forts, plus sincères, que ce que le scénario avait à offrir. Chaque acteur/actrice a offert une prestation qui donne un ton unique à tous les épisodes. C’est leur voix que nous suivons pendant une dizaine de minutes, c’est à travers leur voix que toutes les émotions passent et que l’ambiance se crée.
• Idée originale de TIMOTHÉE HOCHET – Scénario de TIMOTHÉE HOCHET, CLÉMENCE SETTI et NORMAN TONNELIER – Graphisme d’OLIVIER DEGRAVE
• Réalisée par TIMOTHÉE HOCHET – Produite par LORENZO BENEDETTI pour STUDIO BAGEL PRODUCTIONS – Musique originale de NORMAN TONNELIER
Avec les voix de : François Civil, Camille Cottin, Jérémie Elkaïm, Marina Foïs, Sara Forestier, Mathieu Kassovitz, Kyan Khojandi, Charlotte Le Bon, Baptiste Lecaplain, Jérôme Niel, Jérémie Rénier, Vincent Rottiers, Gaspard Ulliel et Marc Zinga.
Et aussi : Myriam Ajar, Pierre Alam, Jean-Luc Atlan, Margot Bancilhon, Jérémie Bernier, Nicolas Berno, Benoit Blanc, Yannick Blivet, Vincent de Bouard, Kiren Van Den Brandeler, Roxane Bret, Benjamin Busnel, Cannelle Carré Cassaigne, Adeline Chetail, Pauline Clément de la Comédie- Française, Amaury de Crayencour, Jacques Courtès, Sarah Gélin, Aude Gogny-Goubert, Olivier Guéritée, Felix Guimard, Cécile Heckel, Timothée Hochet, Tercelin Kirtley, Ali Krasner, Juliette Lamboley, Laurent Larcher, Matthieu Marot, Nicholas Mead, Louise Monot, Julien Pestel, Clara Quilichini, Claudine Régnier, Pénélope Reider, Antoine Schoumsky, Clémence Setti, Julie Sicard de la Comédie-Française, Fanny Sidney, Valentin Stoeffler, Vincent Tirel, Norman Tonnelier, Bastien Ughetto, Bertrand Usclat et Shelley Whittingham.