Tous les produits fabriqués industriellement contiennent des additifs alimentaires, comme les colorants ou les conservateurs. Dans la liste des ingrédients, ce sont les fameux « E » suivis de deux ou trois chiffres. Ces dernières années, cependant, des lanceurs d’alerte interpellent sur leurs effets potentiels sur la santé. Alors, additifs alimentaires, inoffensifs ou dangereux ? Comment les repérer ?
Il existe près de 320 additifs autorisés dans les produits alimentaires en Europe. Ils sont utilisés pour améliorer la saveur, l’apparence ou la texture d’un produit, ou pour prolonger sa durée de conservation. Regroupés sous le nom d’additifs alimentaires, certaines de ces substances ont été associées à des effets néfastes sur la santé et doivent être évitées.
Par exemple, certains additifs pourraient favoriser les déséquilibres de la flore intestinale et même augmenter la porosité des parois de l’intestin, laissant passer des molécules indésirables. À terme, cela peut mener à de l’inflammation, des allergies, l’apparition du diabète ou du cancer du côlon. Cela mérite réflexion, tandis que d’autres additifs sont sans danger et peuvent être consommés avec un risque minimal. Voici nos conseils pour faire la chasse aux additifs alimentaires qui posent problème.
Des colorants pour attirer l’oeil
Les jolies couleurs attrayantes des bonbons ou autres peuvent être obtenues avec des colorants naturels comme le bêta-carotène, mais le plus souvent ce sont des colorants artificiels. Certains experts ont rapporté que les colorants alimentaires artificiels peuvent favoriser l’hyperactivité chez les enfants et provoquer des allergies, de l’asthme et des réactions cutanées. Le E104 ou jaune de quinoléine est un colorant jaune interdit dans certains pays mais autorisé en France, il contient un agent mutagène potentiellement cancérogène. Des études ont montré que d’autres colorants comme le rouge Ponceau E124 pouvaient être génotoxiques.
Des édulcorants qui laissent un goût amer
L’acésulfame-K ou E950, un édulcorant souvent utilisé dans les boissons ou les chewing-gums sans sucres. Les études ne sont pas définitives à ce sujet, mais dans le doute, il est conseillé de ne pas trop en consommer, notamment pour les femmes enceintes. En revanche, la nocivité de l’aspartame E951 a énormément fait débat. Il est suspecté d’être neurotoxique et il est plus que conseillé de le bannir de son alimentation. De plus ce sont des faux amis minceur.
Des conservateurs bus à longueur de journée
Le benzoate de sodium est un agent de conservation souvent ajouté aux boissons gazeuses et aux aliments acides comme les vinaigrettes, les cornichons, les jus de fruits et les condiments. Une étude réalisée sur 475 étudiants d’université a montré qu’une consommation plus élevée de boissons contenant du benzoate de sodium était associée à plus de symptômes de TDAH, Troubles du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité. Pire, lorsqu’il est combiné à la vitamine C, le benzoate de sodium peut également être converti en un benzène, composé chimique associé au développement du cancer ! Les sodas contiennent la plus forte concentration de benzène, et ceux sans sucres sont encore plus sujets à la formation de benzène. Donc évitez les aliments qui contiennent des ingrédients comme l’acide benzoïque, le benzène ou le benzoate, surtout s’ils sont combinés avec une source de vitamine C telle que l’acide citrique ou l’acide ascorbique.
Du sel nitrité pour garder le jambon bien rose
Du nitrite de sodium ou sel nitrité (E250) est souvent ajouté dans les charcuteries car il empêche la croissance des bactéries tout en ajoutant une saveur salée et une jolie couleur rose rougeâtre, au lieu de la couleur grisâtre que prendraient naturellement les charcuteries. Mais lorsqu’il est exposé à une chaleur élevée et en présence d’acides aminés, le nitrite peut se transformer en nitrosamine, un composé classé comme cancérigène probable. De nombreuses études ont trouvé un lien entre consommation plus élevée de produits transformés contenant des nitrites et un risque plus important de cancer colorectal, de l’estomac, du sein et de la vessie. Il est préférable de réduire au minimum votre consommation de nitrite de sodium. Lisez les étiquettes et essayez de remplacer les viandes transformées en contenant, comme le jambon, le bacon et les saucisses, par de la viande non transformée et des sources saines de protéines.
De l’huile partiellement hydrogénée pour une texture qui imite le beurre ou le saindoux
Les fabricants utilisent un procédé industriel pour modifier les huiles végétales, fluides et fragiles, donc trop susceptibles de rancir rapidement, et en faire des graisses plus compactes et stables. Cela permet de réduire les coûts, augmenter la durée de conservation et stabiliser la saveur des aliments transformés, mais c’est un problème pour les consommateurs.
Car les gras trans augmentent le mauvais cholestérol (LDL) et diminuent le bon cholestérol (HDL), ils sont impliqués dans la genèse des maladies cardiovasculaires, le diabète, les carences nutritionnelles et le vieillissement cellulaire. On retrouve des gras trans dans certaines margarines, les viennoiseries, les gâteaux, les confiseries et chocolats, les pâtes feuilletées, les pains, les céréales, les soupes déshydratées, les aliments frits dans la restauration rapide, et même à la maison si on chauffe une huile non adaptée à la cuisson, comme l’huile de lin ou l’huile de colza. Lorsque la liste des ingrédients comprend les termes « huile(s) végétale(s) hydrogénée(s) » ou « partiellement hydrogénée(s) », on sait que le produit renferme des gras trans.
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Additifs à éviter, présents dans les aliments et dans les médicaments :
• colorants (E1…) : E120 (rouge), E129, E171 (blanc), E151, etc.
• conservateurs : E249 à E251, E320, acide benzoïque
et benzoates (E 210 à 213), sel nitrité (E 249 à 252)
• édulcorants : aspartame E951, acésulfame-K E950
• huile partiellement hydrogénée
Texte : Vanessa Méril-Mamert – Photos : Unsplash