La réglementation parasismique a pour objectif, en tout premier lieu, de protéger les personnes en respectant des normes de construction qui soient adaptées à la zone afin de rendre les bâtiments moins vulnérables et en les empêchant de s’effondrer sur leurs occupants.
Une nouvelle réglementation, reposant sur les normes Eurocode 8, remplace les règles parasismiques PS 92 applicables jusqu’à janvier 2014.
En complément de cette réglementation, le plan de prévention des risques naturels (PPRN) est un document, élaboré par l’Etat, qui réglemente l’utilisation des sols en fonction des risques naturels auxquels ils sont soumis (cyclone, volcan, séisme, mouvement de terrain, inondation, littoral). Ces risques sont répertoriés et classés en cinq zones, selon leur importance qui influe sur la constructibilité des terrains.
La Martinique et la Guadeloupe sont situées en zone de sismicité 5, la plus importante en termes de risques. Toutes les étapes de la construction parasismique sont essentielles afin de pouvoir garantir la résistance d’une maison face à un séisme, de l’implantation jusqu’à son entretien régulier qui participe, au fil des années, à la bonne conservation de sa résistance (par exemple ; en réparant les fissures ou en s’assurant de son étanchéité).
La construction doit faire l’objet d’une attention particulière dès le choix du terrain car elle doit être adaptée au sol et au relief. C’est la mission du géomètre expert, lors de l’étude de sol, qui permet de choisir la meilleure implantation et d’adapter les fondations et la structure au terrain.
Ensuite, le rôle de l’architecte est essentiel car il doit intégrer ces contraintes dans la conception de l’habitat. Les calculs réalisés par le bureau d’études tiennent compte des normes parasismiques en vigueur et assurent du bon maintien du bâtiment lors de secousses.
La qualité des matériaux joue un rôle prépondérant dans la résistance de la structure. Ils doivent être conformes aux normes NF en vigueur et aux dispositions parasismiques qui concernent, entre autres, l’épaisseur des parpaings selon qu’ils sont pleins ou creux, l’utilisation du béton, le dosage de ses ingrédients, la qualité du sable utilisé, le type d’armatures…
En parallèle, ces règles doivent être accompagnées d’une qualité d’exécution des travaux. Lors d’une secousse, les mouvements viennent du sol et se transmettent aux fondations avant d’atteindre toute la structure. Des fondations profondément ancrées dans le sol et reliées entre elles permettent à la structure de bouger d’un seul bloc. Ce procédé joue un rôle fondamental dans la résistance d’un bâtiment face à un séisme.
Une maison construite avec des matériaux de mauvaise qualité ou une mise en œuvre non soignée risque de s’effondrer, même suite à un faible tremblement de terre.
Texte : Christine Morel
Photos : © GETELEC TP