(Texte Angel StBenoit/ photos Shutterstock))
Endémique d’Afrique Australe, également nommé « Plumbago du Cap », « Dentelaire du Cap », le plant été introduit dans nombre de pays tropicaux, dont les Antilles, la Réunion où on le nomme « Pervenche à fleurs bleues ».
Son nom du latin Plumbum, « plomb », lui est donné par Carl Von Linné. Le plant appartient à la famille des Plumbaginacées dont on recense 12 variétés connues, présentes des régions tempérées chaudes à tropicales : Inde, îles de la Sonde, Malaisie. Il est introduit en France début XIXè.
PRESENTATION
Cette jolie plante ornementale fleurit abondamment toute l’année peut se faire arbuste, s’étaler dans une rocaille, être taillée en boule ; s’élever à plus de 4 mètres à l’assaut d’un mur ou d’une tonnelle. Dans ce cas, il faut la palisser. Elle se plait au soleil dans un sol bien drainé et humide et donne à nos jardins créoles de belles touches de couleur, allant du bleu pâle au bleu foncé en passant pour certaines variétés par le blanc ou plus rare, le rose soutenu de la variété Indica (endémique du Cambodge, de la Thaïlande, de la Chine, d’Indonésie, des Philippines).
Sarmenteuse, ses rameaux fins sont souples, son feuillage persistant est peu ramifié et les feuilles oblongues, vert clair, font entre 4 et 8 centimètres. Elles contiennent ainsi que les racines un glucoside irritant et caustique : la plumbagine ou ophioxyline qui est un anti-appétent naturel pour les insectes.
Ses fleurs aux cinq pétales, sont aplaties, bisexuées et regroupées en légères grappes terminales. Leurs pédoncules sont poilus et leurs calices tubulaires se collent aux vêtements, aux pelages des animaux lorsqu’elles sont frôlées.
Après la floraison, rabattre les tiges des 2/3, supprimer tiges mortes et fleurs fanées, favorise la repousse du plant dont les papillons et les oiseaux apprécient le nectar sucré. Le plumbago se plait aussi en bord de mer et résiste aux embruns.
PLANTATION
On peut en faire des semis, le marcotter, obtenir des rejets par division de ses plants, le bouturer en coupant des morceaux de ses tiges terminales que l’on place ensuite dans un pot rempli pour moitié de gravier et de sable. Le sol doit être humide, riche bien drainé.
QUELQUES VARIETES AUTOUR DU MONDE
P.Auriculata Dark aux fleurs d’un beau bleu foncé.
P.Auriculata Var Alba dont les fleurs sont blanches.
P.Indica (Rosea) (dentelaire d’Inde) endémique de Birmanie,ses petites fleurs roses foncé forment de courts épis terminaux.
P.Scandens L. 1762 aux feuilles vésicantes utilisées autrefois en Martinique en sinapismes (R.P Duss).
P. Zeylanica, (Malaisie, Ile de la Sonde) variété arbustive à fleurs blanches odorantes s’élevant entre 1 et 2 mètres était autrefois cultivée par les féticheurs guérisseurs près des villages de l’Ouest et du Centre de l’Afrique, où on l’utilisait dans le traitement contre la lèpre* (Journal d’Agriculture Traditionnelle et de Botanique appliquée du biologiste et botaniste français Auguste Chevalier 1938).
En Afrique du Sud, sa sève est utilisée par les tribus, lors des tatouages après incisions de la peau qu’elle teinte en gris/bleu.