Laissez-vous embarquer pour une aventure dans les entrailles de la terre, au cœur même du Piton de La Fournaise, une découverte géologique surprenante, trésor de notre île.
Le Piton de La Fournaise, couronné de ses deux cratères, le Bory et le Dolomieu, est un volcan de type hawaïen. Il culmine à 2 631 mètres et sa naissance flirte probablement avec le vertigineux 3 millions d’années.
La fluidité du magma basaltique permet aux gaz de s’échapper facilement. Les éruptions durent en général quelques semaines et sont signalées par l’ouverture d’une ou plusieurs fissures de quelques centaines de mètres de longueur.
Le Volcan de La Fournaise émet deux types de coulées de laves distinctives par leur aspect :
Pahoehoe : les coulées sont faites de laves lisses ou plissées, ce curieux nom nous arrive d’Hawai, il signifie rivière de satin.
Lave en gratton : cette appellation réunionnaise désigne les coulées formées de blocs déchiquetés, scoriacés. Les volcanologues emploient plus volontiers le terme de aa, également d’origine hawaïenne.
La teneur en gaz différencie ces deux types de coulées d’une température moyenne de 1150°.
LE VOLCAN AU TEMPS DES GUIDES ET DES PORTEURS
Avant les années 60, l’exploration du volcan nécessitait la mise en place d’une véritable expédition avec guide et porteurs, d’une durée de 3 à 4 jours. Les activités volcaniques étaient rarement observées de près et il était difficile de se faire une idée précise des phénomènes d’une éruption. Les quelques visiteurs privilégiés attendaient plusieurs jours sur place dans l’attente du réveil du volcan.
Le plus ancien des guides, Josémont Lauret né à Saint-Pierre en 1818 découvrit les sources de Bras-Canot en 1869. Pris dans une redoutable tempête hivernale, il perdit la vie en 1887 comme le rappèle une stèle dressée près du cratère Commerson.
Alfred Picard (1900-1978) fut également un guide courageux et passionné. Dans les années 1920-1930, les guides réquisitionnaient chevaux et porteurs. Ces derniers enfilaient des « souliers gonis » taillés dans la toile de jute pour marcher sur les coulées. Les nuits glacées dans la paille humide de la grotte près du pas de belle combe étaient très inconfortables…
Texte et photos : Corine Tellier