Voyagez dans le temps au Domaine de Fonds-Saint-Jacques, une ancienne Habitation-sucrière du XVIIe siècle, transformée en un vibrant espace culturel et patrimonial. Découvrez son histoire fascinante et plongez dans un monde de traditions orales, d’art, et de contes.
Au cœur de la Martinique, sur les berges de la majestueuse rivière Saint-Jacques, une âme ancestrale souligne fièrement nos siècles de présence : le Domaine de Fonds-Saint-Jacques. Ancienne Habitation-sucrerie, cet actuel Centre culturel nous dévoile les mystères d’un riche passé aux assises fondatrices.
Construit en 1658 par les Moines Dominicains, le « Fond Saint-Jacques » leur fut octroyé pour services rendus lors d’une guerre ayant entraîné le massacre des Kalinago. Ses bâtiments content aujourd’hui, à qui sait écouter, le récit d’un vouloir et d’une résistance qui se dressent toujours avec une grâce intemporelle. Deux rangées de constructions remarquables, l’une dédiée à la spiritualité et l’autre à l’industrie sucrière, se rejoignent au sein d’un ensemble fortifié de forme rectangulaire.
A l’est du domaine, un foyer/monastère, une cuisine et une charmante petite chapelle construite au 17e siècle puis rebâtie au 18e, témoignent de la dimension originellement spirituelle de ce lieu historique.
A l’ouest de l’espace-temps, une imposante structure abrite les ruines d’une distillerie et d’une sucrerie. C’est ici que l’histoire égrene un nom d’illustre et de terreur à la fois : celui du Père LABAT, missionnaire dominicain ayant posé le pied à la Martinique en 1694. Sa présence marque un tournant dans l’histoire de Fonds-Saint-Jacques et les mémoires martiniquaises. Homme polymorphe, à la fois religieux, esclavagiste, architecte, technicien, homme de guerre et administrateur de l’Habitation à partir de 1696, Jean-Baptiste Labat perfectionne les méthodes de fabrication du sucre et de distillation du rhum de manière décisive.
Après son départ en 1705, Fonds-Saint-Jacques prospère, mais connaît également quelques périodes de stagnation et de déclin.
Au 19e siècle, elle se transforme en usine centrale. Puis en 1903, l’activité sucrière cesse, marquant le début du morcellement du domaine.
Dans les années 1970, le domaine est restauré et accueille un temps le rayonnant « Centre de Recherches Caraïbes » de l’Université de Montréal, impulsé par l’anthropologue canadien Jean Benoist.
En 2001, il reçu le prestigieux label de « Centre Culturel de Rencontre ». Aujourd’hui, propriété de la Collectivité Territoriale de Martinique, le Domaine de Fonds-Saint-Jacques brille de nouveau. Sous la houlette des Bâtiments de France et des services techniques de la Collectivité, il a bénéficié d’importantes rénovations, préservant son charme d’antan tout en réamanégeant cet espace caribéen de création et de diffusion artistiques.
Lieu de vie et de mémoires, il décline tout au long de l’année une activité pluridisciplinaire, en étroite collaboration avec ses partenaires culturels et institutionnels.
Ecoutez l’âme de la Martinique, entendez son histoire, comprenez ses héritages, et laissez-vous emporter par la magie de Fonds-Saint-Jacques. Un trésor du patrimoine martiniquais vous attend à bras ouverts !