Le principe de la maison écologique vise à conserver au maximum l’habitat naturel, en utilisant des matériaux écologiques et en limitant les rejets de gaz effets de serre, principaux responsables du réchauffement climatique.
Construire écologique, c’est ainsi faire le choix d’utiliser des matériaux recyclés ou qui nécessitent le moins d’énergie lors de leur fabrication puis par leur transport. Les fabrications locales sont donc ainsi à privilégier au détriment d’autres au transport plus polluant.
Il convient également de s’intéresser, au-delà de l’aspect esthétique, aux caractéristiques techniques de chaque matériau afin de faire votre choix en connaissance de cause car certains bénéficient d’excellentes performances.
Si vous optez pour le bois, votre choix doit se porter sur un produit doté du label FSC, garantie que l’essence provient de forêts gérées durablement, qu’il s’agisse des bois européens (comme le pin) ou des bois exotiques. Le bois est un excellent isolant thermique et phonique qui a l’avantage de s’adapter à tout type de construction quelle que soit la configuration du terrain et de bien résister aux séismes. Il a de plus la capacité de stocker le CO2.
Le béton, économique et fiable lorsqu’il est fabriqué en centrale, a sa place dans l’éco-construction. Composé de sable, de graviers, d’eau, de ciment, son impact est limité lorsque ses composants sont extraits localement. Il existe également des voies de recyclage afin de valoriser le béton de démolition.
La brique rouge et les tuiles, extraites des carrières de Martinique, sont tout à fait appropriées pour la construction écologique.
Elles sont réputées, entre autres, pour leur étanchéité, leur résistance à un séisme et leur parfaite isolation thermique et phonique.
La pierre naturelle reconstituée, utilisée en revêtements de sols et extraite de carrières locales, figure également parmi les matériaux respectueux de l’environnement.
Le bilan écologique de l’acier dans la construction est également favorable car il autorise des constructions plus légères, avec des fondations réduites et des bâtiments qui favorisent la lumière naturelle. L’acier ne génère pas de déchets sur un chantier puisque ses éléments sont préfabriqués en atelier.
La tôle ondulée, qui recouvre les toitures, choisie dans une catégorie de teintes claires, permet de combattre efficacement les apports de chaleur.
La toiture végétalisée, encore timide aux Antilles, permet de réduire l’énergie solaire pour un meilleur confort thermique et de diminuer la pollution en l’absorbant.
Cette démarche éco-responsable est déjà bien intégrée dans les bureaux d’études, chez les architectes, qui sont à même de proposer des habitats répondant aux exigences encadrées notamment par la RTAA DOM et la Réglementation Thermique Construction locale (RTG pour la Guadeloupe – RTM pour la Martinique).
La RTAA DOM constitue un ensemble de réglementations spécifiques applicables, entre autres, aux Antilles en matières thermique, acoustique et d’aération pour les bâtiments neufs à usage d’habitation.
La réglementation thermique locale de 2012 vient compléter la RTAA DOM. Elle regroupe des règles techniques ayant pour objectif d’améliorer le confort thermique tout en limitant le recours à la climatisation, le tout en imposant une performance globale du bâtiment.
Elle tient compte des différents microclimats de chaque île et permet ainsi de mettre en œuvre les meilleures conditions de ventilation selon la zone géographique.
La RTAA DOM repose sur une obligation de moyens tandis que la Réglementation thermique locale repose sur une obligation de résultats. Son application se traduit dès la conception du projet en faisant appel à un bureau d’étude en thermique du bâtiment qui s’assure de son adéquation avec la Réglementation Thermique locale. Le maître d’ouvrage joint une attestation sur l’honneur lors du dépôt du permis de construire. À la fin des travaux, la construction est vérifiée par un contrôleur doté d’un certificat de compétences agréé par votre Région qui vous remet un document attestant de la conformité de l’ouvrage.
Le surcoût entraîné par une construction éco-citoyenne est absorbé par les économies engendrées par sa conception particulière. L’installation d’un chauffe-eau solaire, désormais obligatoire dans toute nouvelle construction, participe déjà à la réduction de votre facture énergétique.
Première étape, évaluez la taille de votre maison selon vos besoins réels ; Le principe fait appel à la logique car une grande maison nécessite plus de matériaux lors de sa construction et elle rejette plus de gaz à effet de serre entre l’éclairage de chaque pièce, la climatisation …).
Le prix d’une maison, étant en partie, basé sur le nombre de mètres linaires de murs ; Plus elle sera compacte, moins elle coûtera lors de sa construction. Une maison compacte, de forme carré ou rectangle, par exemple, sera plus abordable qu’une maison en L, car vous économisez des matériaux. La solution de créer un étage plutôt que de l’étendre au sol est également économique.
L’orientation de la construction et l’ouverture des façades influent sur le confort thermique de chaque pièce. Le recours à la climatisation, très énergivore, peut être limité en faisant les bons choix notamment grâce à la Réglementation Thermique locale. S’informer de la direction du vent constitue l’atout d’une bonne ventilation complétée par une hauteur de plafond, un chien-assis qui permet d’évacuer l’air chaud.
L’isolation, la protection des baies vitrées participent également à réduire l’utilisation de la climatisation. Un bon isolant permet de gagner quelques degrés de fraîcheur dans la maison. L’étape ne doit pas être négligée par souci de budget surtout pour le mur situé à l’Ouest car il représente la façade la plus exposée à l’ensoleillement de l’après-midi, le plus fort de la journée. À titre d’incitation, EDF octroie une prime à l’équipement en isolation thermique de 4 euros/m2 pour les murs et de 8 euros/m2 pour les combles et les toitures
Protégez également votre habitation des rayons du soleil par des débords de toitures, des stores, des volets, de la végétation qui vient faire de l’ombre et rafraîchir la façade.
Texte : Christine Morel